On sent planer, sur cette oeuvre les esprits de Molière, La Fontaine, Sacha Guitry, Laurent Mourguet, ...
Dans une langue choisie, vive et espiègle, Jean-Baptiste Fronty trace, bien sûr, le portrait d’une Cendrillon aussi pure et bonne que sa belle-mère est ambitieuse et méchante, et ses soeurs hystériques. Les personnages du conte sont tous là, un père effacé, un Prince tout à fait charmant, un Hérault protocolaire..
L’auteur y ajoute Guignol et Gnafron en bouffons de la cour qui multiplient les bon mots cruels et les calembours vaseux (toujours en vers), un Grand-Chambellan prétentieux mais haut comme trois pommes et un « maître à danser » découragé par l’hystérie des deux soeurs de Cendrillon.
La marraine de Cendrillon, elle, devient une une vieille fée fantasque, et un peu alcoolique.
Sous cette apparente farce, se révèlent de vrais personnages ; Guignol nous fait penser à un Scapin dévoué et romantique, la fée n’est pas si folle, et même les méchants et les idiots ont leur part d’humanité. Enfin, les sentences de Sostrate, le sage, nous révèlent que ce texte n’est pas là que pour nous amuser.
Côté mise en scène, l’auteur n’abuse pas des didascalies, il a cependant tenu a décrire les intermèdes muets, où passent des animaux venus des fables de La Fontaine. L’univers musical, lui, est précisément défini : Massenet, Jappart, Franck, Lully et Prokoviev.
« Cendrillon » est une oeuvre légère et plaisante, où divers aspects de notre culture classique se croisent et s’entremêlent, pour nous inciter à rechercher, au-delà de la comédie, les petits cadeaux que Jean-Baptiste Fronty y a cachés....
