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LE PRINCE JOUR, DAME BERANGÈRE, SIEUR THIBAULT, CENDRILLON

DAME BÉRANGÈRE
Eux ! Tous les deux, ici ! Comment s’est fait la chose ?(JPG)

SIEUR THIBAULT
Nous ! Cela vous surprend, madame ma moitié ;
Vous n’y comprenez rien : la porte était bien close !
Vrai ! La porte c’est vous, c’est vous qui la fermiez !
Prince, c’est mon enfant, l’aimable Cendrillon.

CENDRILLON
C’était lui ! C’est la Prince ! Altesse.

Jour
Avec joie nous vous accueillons,
Mademoiselle. Ici, nulle scélératesse
Ne vous empêchera d’essayer la chaussure.
s’il vous plaît...

CENDRILLON
Volontiers

DAME BÉRANGÈRE
C’est impossible ! Non !

SIEUR THIBAULT
Paix, la femme aux serrures !
(Cendrillon essaie la pantoufle)

Jour
Elle va juste à votre pied.
Je le savais ! J’en étais sûr !

CENDRILLON
Vous étiez donc le Prince Jour !

Jour
Oui, j’étais sûr d’avoir retrouvé mon amour
Quand de ce noir cachot je vous ai délivrée.

CENDRILLON
Quoi, c’était vous, Seigneur ?

SIEUR THIBAULT
Les portes vous ouvrez
Fort à propos, Altesse. Qu’en pensez-vous, madame ?

DAME BÉRANGÈRE
Je suis trahie ! Ah, sur mon âme,
Cette pantoufle, oui, j’aurais dû la casser !

CENDRILLON
Ç’aurait été bien inutile :
J’avais l’autre, voyez !

DAME BÉRANGÈRE
Assez !
C’est plus que je n’en puis souffrir !

SIEUR THIBAULT
Mauvais reptile !

Jour
Et cette preuve même était peu nécessaire
Car j’avais reconnu
Le coeur toujours sincère
Qui m’avait tant ému.
Nous nous marierons dés ce soir !

DAME BÉRANGÈRE
Aaah !

SIEUR THIBAULT
C’est cela : crie, pleure et beugle,
Perfide créature ! Ai-je été si aveugle,
Et de m’en pardonner auras-tu le pouvoir,
Chère petite cendrillon ?
Vrai, je mérite le tombeau !

CENDRILLON
Papa, relevez vous.

Jour
Relevez vous, Thibault.
Nous vous faisons baron.
De cet aveuglement vous étiez responsable,
Certe, mais qui aurait été capable
De soupçonner qu’une femme frivole
Pouvait se dévoiler un être si coupable ?
Moi-même sans Guignol...




"Cendrillon" de Jean-Baptiste Fronty est un texte déposé © FRONTY - Contact