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SIEUR THIBAULT, DAME BERANGÈRE, AGATHE, FÉLICIE

DAME BÉRANGÈRE
Bonsoir, bonsoir, Thibault.

SIEUR THIBAULT
Mais où est Cendrillon ?

DAME BÉRANGÈRE
Le défilé était-il beau ?

SIEUR THIBAULT
Fort beau, ma foi. Et Cendrillon ?

DAME BÉRANGÈRE
Agathe et Félicie, qu’est-ce qu’il vous en semble ?
Le palais vous plaît-il à ce que vous voyez ?

AGATHE
J’ai les genoux qui tremblent...

FÉLICIE
Tout est bien nettoyé !
Tout brille, tout rit, tout éclate !

AGATHE
J’ai la rate qui se dilate.

DAME BÉRANGÈRE
Ah, les chères enfants.

SIEUR THIBAULT
Cendrillon. Où est-elle ?

DAME BÉRANGÈRE
Eh bien, oui, Cendrillon ! Vous êtes échauffant !
Elle n’était pas bien, la pauvre tourterelle,
Lasse, malade un peu, elle préféra rester
Pour son arbre soigner. Mais elle vous embrasse.

SIEUR THIBAULT
De sa mère elle tient sa fragile santé...

DAME BÉRANGÈRE
M’amour je ne veux pas que cela vous tracasse.
Allons allons. Assez parlé de nos absents,
Et que tous et chacun soient désormais contents.
Mes filles divertissez-vous.

AGATHE
Félicie, vois-tu ce buffet ?

FÉLICIE
J’ai très envie de petits choux.
Regarde, ils n’ont pas l’air mauvais.

SIEUR THIBAULT
Gardez-en bien pour votre soeur !

DAME BÉRANGÈRE
Et surtout n’en mangez pas trop
Car songez que votre minceur
Doit séduire notre héros.

AGATHE
N’ayez crainte, maman
Nous sommes bien au point : "Notre buste s’incline..."

FÉLICIE
Doucement, doucement,
"Les yeux droit devant nous et la bouche câline."
(elles se cognent l’une l’autre)

SIEUR THIBAULT
Bravo ! Voyez ma mie
Ces deux messieurs là-bas.
De vous les présenter, j’ai dés longtemps envie
Et je ne sais pourquoi cela ne se fait pas.
Coucou ! coucou ! ah, non !
C’est comme un fait exprès !
Les voilà qui s’en vont !
Suivez-moi s’il vous plaît.
(Sieur Thibault et Dame Bérangère sortent)

FÉLICIE
Agathe, il nous faut répéter.

AGATHE
Oui, Félicie. Bonsoir, mon Sire.

FÉLICIE
Non, moi ! Bonsoir Majesté.

AGATHE
Prince, vous dansez à ravir

FÉLICIE
Oui, je sais ; merci, Prince.

AGATHE
Non le Prince c’est toi !

FÉLICIE
Ah, non alors ! Toi ! Mince !
Toujours moi, et pourquoi ?




"Cendrillon" de Jean-Baptiste Fronty est un texte déposé © FRONTY - Contact