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Rideau de scène et manteau d’Arlequin "Cendrillon".
Le conteur apparaît, entouré de quelques-uns de ses personnages.
Musique douce.
Brumes.

LE CONTEUR
Il était une fois un riche gentilhomme
Qui en seconde noce épousa une femme
Jeune, belle et bien née mais d’humeur de rogomme.
Les filles qu’elle avait ressemblaient à la dame,
Et toutes deux étaient fort hautaines aussi.
Le mari, lui, avait de son côté fillette,
Mais pleine de bonté grandissait celle-ci,
La tenant d’une mère aussi douce qu’honnête.
La marâtre souffrait de tant de qualités
Qui rendaient ses enfants encor plus haïssables,
Et la chargea bientôt des plus viles corvées
Et de mille travaux toujours plus détestables :
C’est elle qui lavait vaisselles et parquets
sans se plaindre jamais, sans jamais être lasse ;
Et tandis que ses soeurs dormaient dans lits douillets
Tout en haut du grenier elle avait sa paillasse
La pauvre supportait cela avec patience ;
Elle n’osait jamais à son père s’en plaindre
Car il l’aurait grondée, ayant toute confiance
En sa chère moitié qui savait si bien feindre
Après que son ouvrage elle avait terminé,
Elle allait, quel que fût le temps de la saison,
Pour avoir un peu chaud, près de la cheminée ;
Et tous communément l’appelaient Cendrillon.

Ils disparaissent.
Le brouillard se dissipe et c’est l’Acte Premier




"Cendrillon" de Jean-Baptiste Fronty est un texte déposé © FRONTY - Contact